Veille de rien... Nouvelle

Publié le 24 Mars 2012

 

C'est une nouvelle connue pour certains, à faire connaître pour d'autres...

 

deux_jours_a_tuer-0.jpg

        J'attends.



         L’après-midi est étouffante, fin de journée pleine de sueur. Un métro pratiquement vide. Fatigue, moiteur, pensées heureuses ou malheureuses et pas vraiment bien comprendre…



          Des pas hésitants, envie de ne rien faire ou envie de se réveiller ? Pourtant, je ne dors pas. J'aime regarder la couleur des cheveux de cette fille. J’aime regarder cette fille et prendre le temps de le faire. Je m’assois. J’attends qu’on me serve une bière. Je ne sais pas pourquoi je suis là.



Des gens attendent comme moi.

Des gens qui avaient seulement envie de venir s'asseoir ?

Ces gens n'attendent pas ou n'attendent plus.



           13 juillet, c’est ma solitude, veille d'une fête qui n'aura pas lieu pour moi. Mes pensées sont amères et j’ai plein d'idées moches dans la tête. J’aimerais avoir plein de surprises rêvées au bout d'un rêve inconnu. Est-ce que cela suffirait ?



           A coté de moi, une autre table. Deux filles sont assises. L'une d'entre elles s’en va. Seule l'autre attend aussi comme tout le monde, du moins comme nous tous ici présents. Le retour de son amie et ses rires généreux me laisse supposer un bonheur qui me frappe en pleine gueule. Au même instant, d'autres s'écrasent contre un mur débordant d'ennui...



          J'attends.



J'écoute son silence sans pudeur aucune et je ne me sens pas très bien. J’ai peur de la violence de mon regard, de la considération des autres, de la trahison des ragots inspirés par ce monde pourri. J'aimerais m'engouffrer dans l'indifférence d'une conversation sourde de bonheur, espace de liberté pour découvrir un peu d'elle sans vouloir lui voler ce qu'elle ne veut pas m'offrir. Seulement vouloir apprendre, connaître, imaginer... Ne plus être un étranger. Ne plus seulement supposer mais comprendre, aimer et vivre... Mais je ne sais pas si je dois le faire ?



Un homme assis à une banquette. Il attend. Une autre personne, peut-être jolie ? ... Rongée par la rancœur d'une vie ou l'enfer a parfois rendez-vous avec la mort sans vraiment la toucher, il attend qu'on lui apporte une bière et c'est peut-être tout. Mais pour lui, c'est déjà beaucoup. Perdu dans ses pensées, il baisse la tête pour se cacher...



C’est tragique de parler de soi, de ne plus se reconnaître, de ne plus s’accepter, de ne plus être…



           J’attends...

 

 

Rédigé par Globox... tit homme a l'écriture de jade.

Publié dans #Nouvelles

Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article